Publié dans Economie

Hausse du taux directeur - Crainte de stagnation des investissements et de la consommation

Publié le vendredi, 09 mai 2025

Dans un contexte économique déjà asphyxié par l’inflation et les incertitudes, la récente décision de la « Banky Foiben’i Madagasikara » (BFM) de porter son taux directeur à 12 % ne pouvait tomber à un pire moment. Si cette manœuvre s’inscrit dans une logique classique de lutte contre l’inflation, elle révèle aussi l’étroitesse des marges de manœuvre de notre politique monétaire. Selon un haut responsable d’une banque primaire du pays, ce resserrement monétaire est censé freiner la croissance excessive du crédit, perçue comme un facteur potentiel d’inflation. 

Pourtant, les chiffres du premier trimestre, émanant de la même Banque centrale, montrent une croissance de 5 % des crédits à l’investissement et une stagnation des crédits à la consommation. Autrement dit, le levier monétaire est activé pour refroidir une machine à crédit qui tourne déjà au ralenti. La mesure, bien que techniquement justifiable, risque ainsi d’avoir l’effet d’un coup de frein sur une activité économique qui peine à reprendre son souffle. Les consommateurs hésitent, les entreprises temporisent, et l’accès au financement devient un luxe dans une économie où l’incertitude est déjà la norme.

Impasse

Cette augmentation du taux directeur révèle, en profondeur, les limites du système économique actuel. Les banques primaires, bien qu’ayant la possibilité de répercuter ou non cette hausse sur leurs taux appliqués à la clientèle, savent qu’une telle décision pourrait réduire drastiquement leur production de crédit. Le risque est grand de voir le crédit devenir hors de portée pour les ménages comme pour les entreprises, au moment même où la relance devrait être la priorité. D’autant plus que l’ajout éventuel d’une TVA sur les intérêts bancaires ne ferait qu’aggraver la situation.

 

Pourtant, d'autres leviers existent, à ne citer que le taux des réserves obligatoires ou le pourcentage des dépôts que les banques doivent immobiliser auprès de la Banque centrale, réduisant ainsi leur capacité à accorder des crédits, par exemple, avait déjà été augmenté en novembre, influençant davantage la gestion de liquidité des banques que leur relation avec la clientèle. Mais ce levier, plus discret, n’a pas été privilégié cette fois. En somme, la Banque centrale a choisi l’arme lourde, celle qui tape fort et immédiatement, sans distinction. Et pendant que les grandes institutions monétaires resserrent la vis, ce sont les petites entreprises, les ménages précaires et l'économie réelle qui trinquent. Une fois encore, la lutte contre l’inflation semble se faire au détriment d’une vision plus inclusive et dynamique du développement économique.

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Editorial

  • Premier jalon
    La réunion du Conseil des ministres de la communauté des Etats de l’Afrique australe s’est ouverte hier mardi 12 août. Une assise dirigée, selon l’usage au sein de la SADC, par le ministre des Affaires étrangères du pays hôte. A partir de cette date, Madagasikara prend en main la destinée politique et économique de la SADC. Soulignons que l’organisation sous régionale n’est pas un super Gouvernement qui supplante le Gouvernement de chaque Etat membre, négatif ! Chaque pays membre est souverain dans la gestion des affaires internes et externes de son pays. La SADC n’est jamais appelée à survoler la souveraineté de chaque Etat dans le rôle et la responsabilité à gérer la cuisine interne de ses affaires. Aucune ingérence de quelque forme que ce soit n’est pas de mise ! Toutefois, la SADC, une structure sous régionale reconnue par la Communauté internationale représentée par l’Organisation des Nations unies, a…

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